
Ah la solitude ! La solitude de celui qui peine à être capable de cohabiter avec ses semblables. L’hypersensible ressentant trop qui aimerait être dans la foule, mais qui est retiré dans sa caverne. Celui qui croit ne pas être comme les autres, et qui petit à petit, s’efface, préférant le néant à la satire. J’ai été cette personne!
J’ai toujours été bien entouré, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Mais, j’étais incapable de fonctionner normalement vis à vis mes pairs, et la vie extérieure en général. Pourtant, en étant isolé, je sentais que je passais à côté de la vie, de ma vie. À l’intérieur, j’étais tout le contraire de ma solitude. Je sentais que ma vie devait en être une de révélation, de révolution, d’évolution. Je voulais vivre une vie propulsive, et contribuer à faire grandir le monde dans lequel je vivais. J’avais des idées plein la tête, des pensées qui arrivaient de toutes parts, et j’espérais les partager avec le monde entier!
Le problème est que j’avais peur…
Peur que mes idées soient rejetées, peur de passer pour un illuminé, peur de décevoir, de déplaire, de ne pas être aimé, d’être rejeté. Peur d’être exposé à tant de gens qui pourraient me juger. J’ai bien fait quelques tentatives, mais sans plus. Je me sentais comme un balbutiement involontaire. Moi qui avais tant de connaissances, d’amour et d’idées à transmettre. À quoi tout cela pourrait bien servir, emprisonné en mon for intérieur? Une vie voulait se vivre, mais en était incapable.
La dépression, l’alcool, le tabagisme chronique, l’anxiété généralisée, les attaques de panique, l’engloutissement compulsif de nourriture…, je suis devenu malade…
Je me suis fait opérer d’urgence pour une diverticulite aiguë qui a perforé, et me suis fait enlever un bout du côlon. J’ai eu une colostomie pendant 7 mois. La colostomie est une ouverture pratiquée dans l’abdomen par chirurgie, afin de permettre à une partie du gros intestin d’être abouchée à la peau, et reliée à un sac afin de pouvoir aller à la selle. Je me comptais chanceux, car il y a des gens qui ont ça à vie ! J’ai eu des hernies, j’ai fait des phlébites dans les mollets, et j’ai aussi eu des bronchites et des pneumonies.
À la suite de cette mésaventure, j’ai aussi fait 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 infarctus, qui par chance, n’ont pas été mortels. Un tiers de mon cœur ne sert plus à rien depuis, et j’ai une artère qui restera complètement bouchée à vie. Je suis aussi devenu diabétique, diabète de type 2. Bien sûr, tout ça n’est pas arrivé dans la même journée, mais sur une période somme toute assez courte.
J’ai toujours cherché depuis mon tout jeune âge à être mieux dans ma peau, car bien que je n’en sache pas vraiment le « pourquoi », j’avais un constant mal de vivre. Je cherchais à trouver des solutions pour moi, mais aussi pour les autres, afin qu’ils aillent mieux, soient plus heureux, plus lumineux. Je me rendais compte que les gens vivaient de façon contradictoire. Ils allaient presque toujours à l’encontre, et à l’inverse, de leur mode de pensées. Je faisais de même, mais je le savais ! Toutefois, ce que je savais, c’est que je voulais aller de l’avant ! Cependant, je restais perché là, à fixer le vide. La maladie s’est ensuite installée, et j’ai compris que la stagnation, c’est la mort !
Il y a une vie qui veut se vivre, et si elle est réprimée, elle trouvera le moyen de quitter ce corps pour aller se vivre ailleurs. La vie est comme un virus qui veut aller de l’avant et que rien ne peut arrêter. Le sentiment que l’on est en prison en dedans de soi est un des signes que l’essence même de ce qui est vital en nous veut exploser au-delà de la chair, et se répandre d’esprit en esprit, de connexion en connexion. La vie veut se relier en toute conscience à tout ce qui est.
Le problème des gens qui se sentent seuls n’est pas simplement la peur. Mais aussi le fait qu’ils croient souvent êtres uniques à ressentir cette solitude. Ce qui renforce bien sûr le sentiment d’isolement.
Voici ce qui se passe dans le corps lorsque quelqu’un est isolé sur une longue période et ne se sent pas utile pour quiconque : Son système immunitaire rétrograde et sa capacité de perception s’embrouille neuro-chimiquement. Une vapeur narcotique submerge son système avec des endorphines, un équivalent de morphine que notre corps produit lui-même, et il est inondé de glucocorticoïdes qui tuent les cellules du cerveau et les lymphocytes. La personne finit par s’affaiblir, tant mentalement que physiquement, et elle tombe malade.
J’ai remarqué que les gens qui semblent le mieux fonctionner dans ce monde son souvent reliés à un réseau, une idéologie, un système, une culture etc. J’ai aussi constaté qu’il y a des gens qui aiment mieux suivre un courant que de le créer. Les gens qui sont isolés sont généralement incapables de suivre une voie préétablit ou très difficilement. Pour ma part, je me suis rendu compte qu’ayant de la difficulté à vivre dans un système qui ne correspondait pas à mes besoins, j’ai dû aller de l’avant et le créer. Je suis un faiseur d’idées, un créateur. Ce n’est pas toujours facile, mais je l’assume de plus en plus. Créer un système, une subculture ou autre, ne veux pas dire que ça deviendra prédominant mondialement. Mais, le fait de créer un courant, d’y participer, de l’alimenter et de le partager avec d’autres est une clé en soi. Un système n’est ni plus ni moins une façon de relier les gens entre eux, faisant grandir une idée de base commune.
Souvent, beaucoup de ceux vivant cette solitude et cet isolement sont des créateurs qui s’ignorent. Il y en a également certainement beaucoup parmi les gens de la rue, ceux dans les institutions de santé mentale, ainsi que les sans-emplois. Mais, il y a aussi des gens comme moi qui ont eu la chance d’être bien entourés. Je ne dis pas que les créateurs de courant de ce monde sont tous des gens dysfonctionnels. Mais je me rends compte qu’il y en beaucoup ! Même s’ils se sont adaptés au système prédominant, ils vivent avec ce sentiment de solitude et d’isolement.
Le problème est que le fait qu’ils aient le sentiment d’être les seuls à se sentir ainsi, généralement, ils ne se regroupent pas entre eux. Choisir des moments de solitude par besoin est une chose. Y être contraint en étant emprisonné à l’intérieur de soi, en est une autre !
Tant au niveau cellulaire d’un organisme, qu’au niveau humain, les individus ont besoin de se sentir utile, et de participer à la grande aventure de la vie. Même au niveau des insectes, tels les fourmis et les abeilles, le même phénomène se produit. L’isolement est le poison ultime. L’isolement et l’absence de liens sociaux et communautaires ouvrent la porte à la maladie et à un décès prématuré. Les problèmes cardiaques semblent être déclenchés par le manque de chaleur et de rapports significatifs avec les autres. La proximité peut guérir, la séparation peut tuer. Le sentiment d’utilité est un des plus importants.
Depuis que j’ai réalisé que je m’autodétruisais en ne vivant qu’à l’intérieur de moi, j’ai compris que paradoxalement, je devais vivre si je voulais survivre. J’ai appris par petits pas, un petit objectif à la fois. J’étais un créateur et le suis toujours ! La différence est qu’aujourd’hui, je le partage avec tout le monde. Je compose de la musique, je suis devenu organisateur d’événements, et j’écris des articles entre autres. J’ai créé mon propre réseau, et tout ça, avec peu de moyen. Car maintenant, quoiqu’en pensent et disent beaucoup de gens, Internet est une clé à beaucoup de portes auparavant fermées. Je ne dis pas que c’est parfait, loin de là. Mais, ça a permis à des gens du monde entier d’avoir un accès entre eux, et aussi d’avoir une banque d’informations presque infinie. Tant dans le monde virtuel que dans le monde réel, il y a un potentiel incroyable que tous peuvent développer, et ainsi enrichir de leur intérieur. Vous savez, même une simple fourmi peut devenir une reine, car elle a en elle toutes les possibilités de la fourmilière.
Regroupons-nous, échangeons, devenons à l’extérieur ceux que nous savons être à l’intérieur.
Merci de m’avoir lu et au plaisir de grandir ensemble.
Livres suggérés :
- Le Principe de Lucifer Tome 1 – Howard Bloom
- Le Principe de Lucifer Tome 2 – Le Cerveau Global – Howard Bloom
N.B. Bien sûr les livres ne parlent pas de Lucifer en tant que tel, mais nous invitent à une expédition scientifique exhaustive dans les forces de l’histoire et de la nature.
Dessin réalisé par Max Art. Voici les liens de ses réseaux sociaux: Instagram – Facebook
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Merci d’avoir partagé avec nous.
Je t’aime.
Merci Éric ❤️
Tout le plaisir est pour moi 🙂